La Charité

« Le riche, quand il a été bon avec un pauvre, lui demanderait volontiers un certificat de charité. »
de Jean Rostand

« La charité est le moyen d'entretenir la pauvreté, de la fomenter, de la pérenniser. »
de Vicente Blasco Ibanez

Pour ma part, je préfère la justice sociale

Charité = assistanat ?

Peut-être.

Si ceux qui sont dans le besoin ne comptent que sur le bon coeur des autres sans rien faire par eux-mêmes, si on se donne bonne conscience avec quelques pièces en ignorant le problème, alors certes, la charité est quelque part un "pousse au crime".

S'il existait une solution, ça se saurait. Il y a des associations, des gouvernements même, qui tentent de remédier au fléau que représente la pauvreté. Ce sont des pis-allers hélas.

En France, on a les fameux restaurants du coeur où sont distribués gratuitement des repas chauds et des paniers. Une goutte d'eau dans la mer de l'indigence. Mais pour ceux qui en bénéficient, c'est la survie assurée, les enfants nourris, quelques sous économisés.

Faut-il, même si on sait que ça ne sert pas à grand-chose parce que c'est individuel, refuser la pièce à celui qui tend la main ? Je ne crois pas...

Peut être que charité doit être mixé avec action politique pour aussi changer durablement les choses (enfin essayer) ... genre action coup de poing avec les tentes dehors.
Le point positif, c'est que aujourd'hui la misère existe tjrs mais on ne meurt plus de faim en France depuis les années 30

Dans les derniers temps, est-il écrit, la charité du plus grand nombre se refroidira.
D'où je conclus que les derniers temps viendront lorsque au lieu de donner un sandwich bien chaud à un pauvre, on lui proposera des glaces.

Sandwich chaud ? La chanteuse ? Celle qui avait un pantin sur le string ?

louisguimel a écrit:Peut être que charité doit être mixé avec action politique pour aussi changer durablement les choses (enfin essayer) ... genre action coup de poing avec les tentes dehors.
Le point positif, c'est que aujourd'hui la misère existe tjrs mais on ne meurt plus de faim en France depuis les années 30

Détrompe-toi : on meurt encore de faim, de froid et de misère en France.

Guardian a écrit:Sandwich chaud ? La chanteuse ? Celle qui avait un pantin sur le string ?

et dans le string

Floréane a écrit:Détrompe-toi : on meurt encore de faim, de froid et de misère en France.

Ça doit être parce qu'on est un pays riche...
Dans les pays pauvres, ils ne doivent pas avoir ces problèmes là...

Surtout que les pays pauvres sont des pays chauds, d'où aucun problème d'hypothermie l'hiver.
Et ils osent se plaindre !

Oui : parce qu'ils ont trop chaud !

Floréane a écrit:Oui : parce qu'ils ont trop chaud !

N'ont qu'à acheter des clims !!!

L'an passé, trois morts de froid à Bruxelles. (belges, je précise)

Au Maroc, la mendicité est une institution.
Les touristes donnent (sous la pression et la peur de se faire copieusement insulter . En arabe)
Les musulmans ne donnent RIEN.

En Belgique, on dépose le matin deux ou trois gamins chargés de mendier (agressivement); le patron repasse le soir et encaisse (pays de l'est)

Vous voulez d'autres exemples qui freinent ma charité .

Bordel de merde !

Dans la petite ville proche de chez moi, beaucoup de mendiants (tous étrangers). Les belges sans abri sillonent les rues sans mendier, en buvant des canettes.

Je continue ?

La vraie misère est cachée !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

La misère est un bon filon pour les habiles. Nous vivons des temps où la conscience humaine se ravale je ne dis même pas à une caricature, mais tout bonnement à sa négation. L'homme moderne, les états modernes, jouent leur arlequinade sur le grand théâtre de la bonté exhibée comme une vertu, en réalité la pire des capucinades. Tiens, voilà un poème que j'avais écrit il y a quelques mois et qui m'a valu les horions du public qui verse des larmes de crocodile au téléthon. Oui, Grumpy, bordel de merde ! Et ce "merde", je l'adresse cordialement à toutes ces dupes qui s'émeuvent des pitreries audio-visuelles censées lustrer la façade d'un système pourri à la base et rongé des vers.

Je ris, je pleure au gré des vents
Qui soir et matin tourbillonnent
Autour de ma chère personne,
Qui va toujours s'apitoyant.

Les causes les plus rebattues,
J'y souscris, s'il vous plaît, d'avance,
Je m'attendris à la souffrance
De tant et tant d'enfants battus.

Tous les ans je verse une obole
Au mont de piété des cœurs bons,
Culminant avec le téléthon,
Dans la glorieuse farandole

Des citoyens bien comme il faut,
Dont l'âme et la pensée aptères
Versent des larmes éphémères
Sur les malheurs des temps nouveaux.

Je digère admirablement
Les sornettes qu'on nous débite
Pour nous induire à être quitte
De nos devoirs de bons manants.

Dans mon fauteuil capitonné
Je vois le spectacle du monde
Et toutes les photos immondes
De la misère des damnés.

Je pourrais bien zapper, mais non :
Une voix ténue m'avertit
Que ce n'est pas le bon parti,
Que je pourrais rougir, crénom !

Alors, je me force à mater
Quelques massacres çà et là,
Tout fier que mon écran plasma
Soit de si haute qualité.

Quand je m'endors, le ventre plein,
J'éructe un gros rôt satisfait
Qui renouvelle mes souhaits
De me flatter le lendemain.

Que je suis beau, que je suis belle !
Mon cœur à nul autre pareil
De ses largesses s'émerveille
A s'en délivrer un label.

Je suis un bourgeois bien rassis
Qui vit au beau pays de France
Où l'on peut réserver d'avance
Sa juste place en paradis.

Superbe poème !
Il aurait dû être publié dans "Charlie Hebdo" !!!

grumpythedwarf a écrit:Superbe poème !
Il aurait dû être publié dans "Charlie Hebdo" !!!

Tu parles ! Je l'avais posté sur La Maison : volée de bois vert ! Comment ? Mais tu es ignoble, tu dis des choses innommables, ils sont pas comme ça, les gens, pour qui tu te prends. Etc, etc.
On n'en a pas fini avec les aveugles qui jugent des couleurs, les sourds qui ont des opinions sur la musique, et les culs de jatte qui préconisent la meilleure façon de marcher.

D'une façon générale, les braves gens n'aiment pas qu'on leur mette le nez dans leur glorieuse médiocrité, dans leur sournoise hypocrisie et d'une façon plus globale dans leur totale absence d'humanité vraie.

Ton poème est magnifique !

Quand je suis en colère, je fais des trucs comme ça !
As-tu déjà fréquenté des forums où triomphe le prêt-à-penser ? Il en pullule des quantités impressionnantes ; et c'est à qui rivalisera de plates niaiseries, de poncifs usés jusqu'à la corde, de lieux communs qui font frissonner d'aise, et de toute la gamme sur tous les tons et dans tous les modes de la connerie se donnant des airs d'autorité morale.
Des fois, comme Alceste,
Il me prend des mouvements soudains
De fuir dans un désert l'approche des humains.

J'en ai fréquenté oui : je m'en suis systématiquement fait bannir, souvent dès les premiers messages, quelquefois après sommation et injonction de prôner des idées plus correctes, généralement sans avertissement...
Je vous mettrai, si je le retrouve, un texte que j'avais pondu à propos des membres d'un forum aujourd'hui disparu et qui avait fort déplu !

Oui, Flo; ça nous intéresse.

Alors le voici (mon simili beau-frère a réussi à me sauvegarder tout un tas de choses lorsque mon précédent PC a rendu son tablier !) :


Quel équipage que ce forum ! Cahotant, grinçant, velléitaire, champion toutes catégories du sur-place mais s’illusionnant de mouvement et de progression. Il m’a paru légitime de rendre à chacun l’hommage qui lui revient dans cette sauvage équipée immobile.
 
Et d’abord à la cohorte informe, principalement féminine, qui suit à pied, suant et ahanant, ponctuant ses rares efforts pour sortir du cortège de lol, hi hi et autres ptdr. Rien d’autre à en dire : les masses sont anonymes, obéissantes et jacassières.
 
Honneur au sexe faible (et qui le prouve) :
 
Opale à peine : expression approximative, pensée inexistante, objectif nul : ne pourra jamais mieux faire, sauf dans un zoo.
 
Zicmu et dérivés, la mouche du coche, ne connaissant rien et se mêlant de tout, ubuesque et pathétique
 
Tender Mutyne : affublée d’un pseudo ridicule, parfaitement assorti au personnage. Rien d’autre : on ne commente pas le vide.
 
Les disparues :
 
Gosclyon : l’esprit vif de l’escargot, le sex appeal d’un cageot, le vocabulaire d’un enfant de trois ans, malgré cela  pédante et pontifiante. L’Education Nationale ne flingue pas que ses élèves.
 
Les deux Lili (LYLY) réussissant l’exploit d’égaler à elles deux le QI d’une bourriche d’huîtres
 
Scorpion32106549 : moitié insecte, moitié plaque minéralogique. Pas tout à fait idiote mais le cachant bien
 
Tigresse dont la plume s’embourbait dans des associations de mots qui se voulaient poésies, Madame de Staël de troisième zone dont la seule ambition se limitait à une pâmoison entre les bras d’un quelconque manant, pourvu qu’il lui chantât ballades et aubades
 
Ohlesconnes qui fit de louables et vains efforts pour tenter de n’avoir pas l’air d’en être une
 
Chrys, dame patronnesse en titre, charitable et bienveillante hypocrite, l’image pieuse du forum ; tenait la buvette aux  kermesses aoliennes des dimanches après-midis interminables
 
Joliefable (alias jolielarve ?) la venimeuse que ses amours contrariées avaient transformée en gorgone éructante ; étalait son dépit dans des posts dignes de Gala ou de n’importe quel torchon « people », tambour sans baguette
 
Les mâles ( ?)
 
Yapapire : la lucidité prétentieuse ou une autre façon d’aborder la voie lactée
 
Trogeyze ou Troggy : pas grand chose à en dire, on ne tire pas sur une ambulance même si le patient est aussi le conducteur
 
Godillot : tout est dans le pseudo, la finesse de l’analyse et  l’élégance du verbe
 
Mecblasé : le spécialiste du coup de pied au cul masqué qui conchie allègrement ses congénères et revient piteusement mendier un pardon accordé d’avance : leur latter l’oignon, c’est aussi une façon de les reconnaître
 
Adkich, dit la quiche, insipide et indigeste, discours plâtreux, blagues de potache attardé ; semble plaire beaucoup à la féminine engeance : à cheval donné on ne regarde pas les dents.
 
PTM enfin, caïd de ces lieux, grand timonier de cet improbable attelage, roitelet avec divertissement, a fait ses classes au collège de saint-trou-du-cul-mon-doigt, en a conservé l’humour sous-ventrier et les rires gras du potache vicieux, omniprésent, hâbleur, entretenant avec une laborieuse opiniâtreté l’instinct grégaire de son troupeau de dupes jusque sur son forum personnel
 
Et tous ceux que j’oublie, les Shakespeare de foire dont les textes sont à la littérature ce que Mireille Mathieu est à la chanson, les Baudelaire à cinq sous et autres philosophes de kermesse, pour qui la vie se résume au crédit de leur pavillon de banlieue en imitation meulière, payable sur vingt ans, les comètes pâlies et étoiles éteintes, les anges déchus et autres ravies de la crèche à l’auréole ternie. Je gage qu’ils ne m’en voudront pas.

Pas étonnant qu'ils t'aient virée...

Et en plus c'était vrai : un ramassis de bras cassés aux idées courtes, nourris du lait empoisonné de Minute et de Détective : que du beau linge !

Super, ta diatribe ! On dirait la version moderne de celle du docteur Akakia ! Je la relirai souvent, c'est un modèle. J'adore ta plume, décidément !
Je m'étais lâché moi aussi sur un fofo à la con :

Oh ! Ces cervelles si épaisses
Qu'elles en sont une vertu !
Elles descendent jusqu'aux fesses
A s'en boucher le trou du cul…

Tant de paltoquets, ici-bas,
Dépourvus d'âme et de génie,
Nous donnent si souvent envie
De rire à en faire un éclat…

Pauvres esprits qui s'abandonnent
Avec un morbide plaisir,
Aux misères que leur ordonnent
Les frustrations de leurs désirs.

Et puis, un jour, j'ai sondé la profonde vanité de ces persiflages. Je me suis dis : fais donc ton boulot au lieu d'étriller les autres. C'est ce que j'ai fait, et je m'en porte mieux, tant il est vrai qu'on ne change pas d'un coup de baguette magique une cruche en amphore...

Vous êtes doués, tous les deux.
Admiratif pour l'imagination, le style, la syntaxe, tout !