Misogynie

Une vengeance par rapport au pouvoir qu'exerce la mère dans leur enfance ?

Je suis revenu me planter devant « l’ordi » et découvre ce sujet.

La misogynie ?

Je ne sais rien pour tous les pays du monde, mais il me semble que c’est assez « récent ».

Si l’on en croit les dessins et les statues découvertes dans les grottes préhistoriques, il me semble que la femme devait avoir un rôle privilégié (on peut voir une de ces statues sur mon avatar).

Dans les religions antiques, les déesses bienfaitrices sont en nombre, et 1700 ans avant le J.C. Hammourabi impose le respect de la femme libre en lui faisant porter un voile sur son corps, pour la distinguer de l’esclave et des prostituées.

Qu’il s’agisse de la Grèce, de la Rome antique, de l’Egypte, nombre de femmes occupent dans la vie sociale des postes élevés (reines, grandes prêtresses, Pharaonnes).

Il me semble que la misogynie prend naissance avec l’invention du monothéisme et la vision de la perte du paradis, lié à la « désobéissance » d’Eve qui non seulement croque dans le fruit défendu, mais « oblige » Adam à commettre la même action.

Ainsi donc, dans les trois religions monothéistes, si l’homme doit gagner son pain à la sueur de son front, c’est par la faute de la femme qui a pêché.

Ce pêché originel est transmis de génération en génération, perpétuant ainsi le calvaire de l’homme.

La misogynie est donc comme une perpétuelle punition, une vengeance même, que l’homme fait subir à son complément..

Cette vision me semble avoir pris « force et vigueur », dès que la religion chrétienne est devenue religion imposée dans l’empire Gréco-romain (326 Ap J.C. et le concile de Nicée) et bien sûr dans le monde soumis à la religion musulmane. Je ne me prononce pas pour le monde de religion juive, bien que fondatrice de la croyance monothéiste, car je ne connais pas leurs statuts sociaux.

Je crois aussi que du fait que la femme met au monde les enfants, ce qui la fragilise, elle devait avoir besoin d'un protecteur pour elle et son petit.
Se mettant de ce fait en position de faiblesse et l'homme en aurait profité.

Cro-Ranec a écrit:Qu’il s’agisse de la Grèce, de la Rome antique, de l’Egypte, nombre de femmes occupent dans la vie sociale des postes élevés (reines, grandes prêtresses, Pharaonnes).

Combien ont occupé ces postes "de choix" sur le lot ?

Dans la Grèce antique, les femmes ne pouvaient pas devenir citoyennes et étaient donc exclues de toute vie politique. L'épouse était flanquée de servantes dont le maître de maison pouvait user selon son bon vouloir. Les prisonnières étaient des trophées de guerre réduites à l'esclavage. C'est plus tard, dan la Grèce héllénistique qu'on a vu les femmes avoir un certain pouvoir (voire, comme Cléopâtre, un pouvoir certain).

Quant à la femme romaine, soumise d'abord à son père/frère/oncle selon les cas, puis à son mari, elle n'avait comme destin que d'être épouse et mère. Par ailleurs, et c'était vrai aussi des garçons pas assez virils, on supprimait généralement toutes les filles hormis l'aînée. Destinée enviable...

Il n'y a guère que dans l'Egypte antique que la femme aurait été l'égale de l'homme, bénéficié d'une certaine indépendance financière et joui de liberté d'expression.

Je ne nie pas, loin de là, que les religions aient joué un très grand rôle dans l'idée que la femme est une sorte de sous-homme, un brouillon mal fini, mais la misogynie est bien plus ancienne !

De mon point de vue, la femme est l'égal de l'homme en ce sens que tous les deux sont humains et imparfaits: elle peut être aussi bête que l'homme et aussi intelligente que lui.
Il y a autant de créativité chez la femme que chez l'homme. On le constate bien dans la littérature, la musique, la peinture...etc. Simplement la femme a mis du temps à s'imposer à cause des critères sociaux définis par des cons ( hommes, ceux ci ).
Je pense aussi qu'il y a autant d'esprit guerrier, d'esprit de conquête, chez la femme que chez l'homme. L'homme ne s'est longtemps imposé que grâce à sa force physique et la violence dont il a fait preuve. Mais maintenant que nos sociétés se sont démocratisé, et proposent d'autres façons d'exercer des pouvoirs, arrivent beaucoup de femmes, qui excellent à ce jeu, par leur force et leur détermination.
Il y a bien sur des différences entre les deux sexes, du point de vue physique et biologique, et si cela fait que, à partir de certains critères déterminés, l'un est supérieur à l'autre, et vice versa, cela ne change en rien le fait que la femme et l'homme sont, du point de vue humain, absolument égaux.

Du point de vue humain, ils sont égaux de par le simple fait que ce sont des humains, nous sommes d'accord, mais dans les faits, et même dans nos pays "civilisés", c'est encore loin d'être le cas. Il circule encore de nombreux clichés concernant les femmes, plus "fragiles", inconstantes, gouvernées par leurs hormones et j'en oublie. Est-ce que protéger, comme le proposait Gingembre, les femmes fragilisées par leurs maternités et la charge de leurs enfants ne revient pas plutôt à asservir ? Ce qu'on protège n'est-ce pas, plutôt que l'être lui-même, sa capacité à procréer et à prouver la virilité de son mari (compagnon) ? Ces stupides histoires de virginité ne visent-elles pas qu'à garantir au mâle l'exclusivité de l'usage de sa femme et la certitude de sa paternité ? Pourquoi l'infidélité est-elle encore de nos jours plus sévèrement jugée chez l'une que chez l'autre ? Pourquoi une fille qui "court" est-elle une salope alors qu'un garçon qui fait de même est un don juan ? Des exemples de cette discrimination, il y en a des dizaines. Qui paraissent normales à beaucoup, et pas seulement à des hommes : on attend encore des femmes certains comportements et y déroger choque ou scandalise. Dans certains pays, cela peut même leur coûter la vie.

Il en est de même de l'esclavage.
Ne pas les instruire pour garder leur pouvoir sur eux.
Les femmes n'avaient pas les mêmes droits et devaient rester soumises pour que les mâles puissent assurer leur supériorité.
Il n'y a qu'à voir le nombres de lois misogynes qui sont encore dans les textes, bien que devenus obsolètes dans la réalité!
Jusqu'au port du pantalon qui était interdit!
Cela pourrait être comique, si ce n'était si triste...

Bon, je reprends un peu « au départ », car je m’étais arrêté, pour préparer un « baratin », et n’ai pas vu les nouvelles interventions.

Je ne change rien pour le moment

Peut – être que plus que la « connerie », il faut voir dans la misogynie un atavisme animal. Encore faut –il bien sûr accepter que nous ne sommes pas, nous humains, des créatures nées ou façonnées par la volonté des dieux ou d’un dieu, mais tout simplement une espèce animale en perpétuelle évolution depuis quelques millions d’années.

Je crois qu’il est nécessaire d’estomper quelque peu notre sentiment de morale « aidez vous les uns, les autres », pour tenter d’imaginer le groupe de cueilleurs – charognards et proies, à celui de cueilleurs –chasseurs capables à leur tour de se défendre.

C’est certainement le début du « sapiens », où l’étincelle de « l’intelligence » est l’apprentissage de l’affût et l’usage de la force.

Or, il apparaît que « la femelle » est plus faible en force, mais aussi très vulnérable pendant ses périodes de gestation. Il faut donc, pour que le groupe continu, que celles qui sont les « faiseuses de vie », soient protégées, nourries.

- Dans un premier cas, une nouvelle naissance, quel qu’en soit le sexe, est accueillie sereinement. Assurance de survie, de continuité du groupe, la particularité de cette espèce étant que les procréateurs tant mâles que femelles, prennent soin de leur progéniture qui à son tour les protègera et nourrira à « l’heure de la vieillesse ». Peut - être même que cette forme de vie de groupe, alors que le mystère de la transmission est totalement inconnu, procure à la gent femelle respect et dévotion.

- Dans le second cas, et c’est certainement lui à l’origine de la misogynie, la femelle qu’il faut protéger et nourrir, ne sera l’objet de considération qu’a la « production » d’un élément mâle capable à son tour de chasser, mais aussi de défendre le groupe ; alors qu’une nouvelle femelle sera considérée comme une future nouvelle charge. Elle sera donc marginalisée, écartée et même interdite de toute représentation magistrale.

Une vision rapide de l’histoire confirme que c’est le second cas, dans la culture de ces racines ataviques, qu’il nous faut supposer que le mâle a, par l’invention à son avantage de règles sociales prétendument dictées ou inspirées par une ou des divinités, fait en sorte que de gré ou de force, la femme soit « déclassée ».

C’est vrai qu’aujourd’hui encore, même dans notre « culture moderne », les règles permettant les mêmes formes égalitaires des deux sexes peinent à devenir réalité.

La femme, elle doit marcher devant l'homme et porter tot ses corses sur la tête, elle doit être gentille avec lui et le vénérer, naadin zoumouk ! C'est comme ça et pas autrement, c'est le prophète qui l'a dit ! Et si elle est pas contente, il faut la battre.

C'est pas un peu lourd un Corse sur la tête ?

Couché, Pimbi !

C'est pas les corses le bonhomme de l'île, c'est les corses ça que tu fais dans le magasin. T'as rien compris, normal t'es une femme, et la femme elle a pas le cerveau de l'homme...

Floréane a écrit:Couché, Pimbi !

Ah, mais quoi encore ? Vilaine femme, il faut te battre toua aussi !

Oui mais si j'aime ça ?

Bien contente de ne pas avoir un cerveau d'homme !
Ils sont trop tordus !

Floréane a écrit:Oui mais si j'aime ça ?

Ah, ah, ça change tout, ce n'est plus subi mais voulu. Perverse...

gingembre a écrit:Bien contente de ne pas avoir un cerveau d'homme !
Ils sont trop tordus !

Oui, mais si tu avais le mien, tu saurais une bonne centaine de recettes délicieuses par cœur. Ce que tu perds...

Avant les musulmanes devaient marcher derrière leur homme, maintenant elles les précèdent, because les mines

Vous remarquerez que les moins misogynes sont les gays : nous avons, je ne sais pourquoi, un respect naturel pour les femmes. Peut-être parce que notre part de féminité est plus grande, allez savoir...

C'est tout à fait vrai. Je n'ai encore jamais rencontré d'homo macho. Mais bon, ça doit bien exister quand même, il ne faut pas désespérer !

Et connaissent-ils le complexe d'Œdipe ?

Foutaise !

Pimbi a écrit:Vous remarquerez que les moins misogynes sont les gays : nous avons, je ne sais pourquoi, un respect naturel pour les femmes. Peut-être parce que notre part de féminité est plus grande, allez savoir...

Peut-être sont-ils quelque peu misandres ?

Il s'agit de distinguer : nous avons de très bons amis garçons, mais il est vrai que nous ne divulguons pas notre spécificité sur la voie publique, il y a toujours des homophobes à l'affût. Aussi, prudence, laissons les gens s'accoutumer tout doucement, sans heurt et sans provocation.
Cela dit, pour ce qui nous concerne, une telle différence de mentalité à trente-cinq kms de distance est plutôt étonnante...