La citation du jour

Floréane a écrit:Certes, mais pour y parvenir faut-il encore en avoir acquis la capacité ! Capacité de renoncer aux passions, aux biens matériels, à toutes ces inutilités qui corrompent l'esprit et pourrissent la vie... 

C'est justement ce qui est difficile !

Je ne partage pas cette conception des choses. La passion, en tous domaines, ne pourrit pas la vie. Elle en est le sel !

Certes... mais on ne eut pas dire que ce soit sagesse que de sonner libre cours à ses passions 

grumpythedwarf a écrit:06/12:

"La sagesse ne procède pas d'une acquisition, mais d'un dépouillement."


Gilles Farcet.

donc si je perds ma sagesse, je m'enrichis de sagesse

Floréane a écrit:Certes... mais on ne eut pas dire que ce soit sagesse que de sonner libre cours à ses passions 

Penses tu qu'il soit plus sage de vivre sans passions ? La sagesse n'exclue pas la passion. Il est des passions auxquelles il ne serait pas sage de ne pas s'adonner.
Si la sagesse doit être synonyme de mortel et tiède ennui, alors, elle ne m'attire guère et je ne vois pas ce qu'il y a de sage à vivre une telle vie !

Non, je ne pense pas qu'il soit plus (ou moins) sage de vivre sans plutôt qu'avec. C'est une question de choix je pense. Ou d'opportunité. Ou de rencontre.

C'est quoi exactement la sagesse ? Un renoncement à tous les plaisirs ou seulement à ceux réprouvés par l'église ?

Renoncement aux plaisirs, ce serait plutôt de l'ataraxie et à ceux réprouvés par l'église de la '' bonne conduite ''.

Minerve a écrit:C'est quoi exactement la sagesse ? Un renoncement à tous les plaisirs ou seulement à ceux réprouvés par l'église ?

On trouve cette notion de sagesse et de renoncement chez les bouddhistes, chez les hindouistes aussi. Ce n'est pas propre à l'église.

Il y a eu des "sages" à toutes les époques et dans toutes les civilisation.
La sagesse, comme la connerie, sont des denrées équitablement réparties de par le vaste monde.
On le constate déjà dans le microcosme de notre forum !

Attention, Flo, j'ai failli, pour la photo ! Mais je me suis sagement fait la réflexion que cette passion désordonnée nuirait au renom du forum. Aussi ai-je sagement renoncé pour ne pas exciter chez les dames de passions mal démêlées.

Pour revenir au sujet, il y a passion et passion : celle qui fait commettre des sottises parce qu'on ne se connaît plus, et celle qui transcende les facultés quand on se livre à un travail. La nuance me paraît intéressante à débattre...

Je pense, pour ma part, et ça n'engage que moi, que les passions amoureuses sont nuisibles et destructrices. On se focalise sur un seul être autour duquel on bâtit tout un monde flamboyant qui, bien souvent, finit en eau de boudin. Lire, à ce sujet, Belle du Seigneur, qui traite magistralement de la passion amoureuse... et de sa chute.
En revanche, se passionner pour un art ou dans un domaine professionnel particulier me paraît de nature à pousser l'homme en avant, à l'amener à se dépasser, sans pour autant exclure une vie sociale, voire sentimentale. 
Je pense que ce sont des passions totalement différentes, sur la forme autant que sur le fond.

"Je pense, pour ma part, et ça n'engage que moi, que les passions amoureuses sont nuisibles et destructrices."

C'est sans compter sur la délicieuse exaltation qu'elle procure et cet intense sentiment de se sentir en vie !
Comme si l'on s'interdisait une belle et joyeuse flambée dans l'âtre sous prétexte qu'elle peut causer un incendie, ou plus simplement, qu'il fait froid quand elle s'éteint !

Toutafé et tu as magistralement raison, car dans ce domaine j'ai quelque expérience : je suis passionné de tout ce que je fais, mais j'aime Jo sans cette passion dévorante qui ne serait peut-être qu'un raffinement d'égocentrisme.

Spoiler:

D'accord avec l'analyse de Flo.
On peut sublimer la passion dans d'autres domaine, comme l'art, par exemple.

Je  ne prétends pas avoir raison, je donne juste mon ressenti. 
Dans la passion amoureuse partagée, donc à ses débuts, chacun s'enflamme au feu de l'autre et s'en nourrit : c'est le temps des grands serments, des folles promesses, des projets partagés, d'une complicité qui n'est que fusion.

A long terme, c'est invivable, ça pompe toute l'énergie, ça coupe du monde, ça annihile la réalité, le quotidien.

Inévitablement, la flamme va faiblir, les élans se raréfier, le plus souvent chez un seul. Et l'autre se retrouve anéanti, il (valable bien entendu au féminin) ne comprend pas ce qu'il vit comme une trahison, un abandon, il se sent floué. 
Alors, que ce soit exaltant, je n'en doute pas mais il faudrait admettre dès le début, que ça ne peut pas durer, pas avec cette intensité, que ça va finir et qu'il en restera juste des souvenirs brûlants.

Et je ne suis pas sûre qu'on puisse reconvertir une folle passion en amour, en tendresse, en complicité : la passion n'est faite ni pour durer, ni pour être transformée, sauf à s'affadir, à devenir insipide. Elle ne se raisonne pas, c'est comme un torrent qui emporte tout mais qui, au fil de la pente, perd sa vigueur et sa puissance pour finir en filet d'eau dans un marécage.

L'avantage de se passionner pour autre chose qu'un être est que là on maîtrise la situation, on a tout son temps, tout à découvrir : on avance à petits pas, on déguste chaque découverte, chaque avancée. Le domaine choisi est plein de mystères à déchiffrer, plein de possibles. La musique, la littérature, l'archéologie, le vélo, peu importe pour quoi on se passionne et si d'autres y sont déjà venus : on ne sera jamais trahi. Il n'y a pas de promesse en face, juste une démarche personnelle qui n'engage que soi, son enthousiasme et la perspective merveilleuse de trouver, d'inventer peut-être quelque chose de nouveau. Et ça, ça peut remplir toute une vie.

Je crois que nous nous posons moins de questions quand on fonde une famille. Nous ne sommes plus simplement un couple et du coup, nous devons changer nos comportements! Il ne s'agit plus de vivre à deux, mais de faire une place et d'entourer nos enfants. Cela renforce les liens tout en changeant notre façon de vivre. La passion amoureuse du début se transforme automatiquement en un sentiment bien différent qui devient en même temps plus solide et moins égoïste . C'est ainsi, bien souvent qu'une histoire d'amour peut perdurer dans le temps...

Dans la passion dite amoureuse mais que j'appellerais plutôt passion fusionnelle il y a en fait quelque chose qui fait qu'on est certes acteur mais aussi subisseur ( le mot n'existe pas mais c'est pour ne pas employer le mot victime ) de quelque chose qui ressemble à un raz de marée chimio-hormono-amouro-chaispasquoiencore. Au bout d'une journée on a l'impression de bien se connaître et effectivement sur le coup on appréhende mutuellement avec justesse tout des réactions de l'autre. On se croirait presque dans le mythe de l'androgyne, les deux amants sont les deux parties séparées de l'androgyne qui se retrouvent enfin pour la fusion éternelle. Dans cet état-là, même si on ne s'en rend pas compte, on est comme possédé, comme sous l'emprise d'une drogue chimio-hormono-amouro-chaispasquoiencore. D'ailleurs passion vient de pathos, ce qui est subi.

La passion dans le sens activité qu'on affectionne particulièrement n'a rien à voir avec la passion fusionnelle, si ce n'est le mot '' passion ''. J'ai vu il y a quelques mois deux types qui allaient photographier des oiseaux dans un aber à marée haute. Ils avaient sorti de leur voiture deux petits radeaux de moins d'un mètre carré sur lesquels reposait un appareil photo recouvert de chiffons de camouflage et de branchages ramassés par terre. Ils avaient revêtu une combinaison pour ne pas avoir froid, mis des palmes et poussaient tranquillement leurs radeaux, la tête camouflée sous les branchages en avançant lentement. Il s'agissait forcément d'une passion mais d'une passion choisie avec un côté réfléchi, choix et achat du matériel etc.

A part le mot passion, pas grand chose de commun entre ces deux choses, la première n'est pas appelée à durer, l'effet de la drogue chimio-hormono-amouro-chaispasquoiencore s'estompe au bout de quelques jours, la puissance de ce qui a été vécu réunit encore les amants quelque temps mais pas forcément plus longtemps que dans le cas d'une liaison sans énorme investissement de sa personne, la seconde est appelée à durer.

Allez, passion fusionnelle et amour : j'aime assez cette définition très discutable lue dans un Kundera, l'amour est désir de sommeil partagé. Dans l'amour, au lit, en bougeant, on aime en étendant une jambe rencontrer celle de l'autre etc, on est dans son état normal. Dans la passion fusionnelle on dort enlacé comme pour ne pas se séparer pendant le sommeil. Soyons franc, c'est épouvantable, on ne vit plus, on est bouffé de l'intérieur par quelque chose qui relève du domaine de l'attirance folle limite androgyno-surnaturelle, difficile de parler d'état normal !

Ouhla, ça c'est la passion-fusion, je préfère l'amour-fusion, c'est bien plus tranquille et complice

Rien que le mot fusion me fait fuir ! 

En fait, Tonax, tu partages grosso modo ma façon de voir les choses : en résumé, la passion ne dure pas (sauf à consumer complètement les protagonistes) et c'est heureux !

L'amour, avec ou sans enfants, c'est certes une affaire de sentiments, mais c'est aussi quelque chose de construit. La passion vous tombe sur la tête comme un coup de massue, dérègle votre raisonnement, votre comportement, bouleverse votre vie d'une façon désordonnée, conduit à des aberrations. C'est une sorte de folie ! 
L'amour lui grandit chaque jour un peu plus, c'est une approche plus mesurée de l'autre, ce sont des discussions, des remises en question, des concessions et des contraintes certes, mais raisonnées, analysées. Il y a dans l'amour un discernement qui n'existe pas dans la passion. L'amour partagé n'emporte pas tout sur son passage puisqu'il est, en principe, destiné à durer, à s'enrichir, à devenir quelque chose de solide et d'équilibré sur quoi on peut bâtir une vie, faire des projets, voire envisager une progéniture. 
Enfin, je vois les choses comme ça, même si ça ne me convient pas plus que la passion !

Floréane a écrit: La passion vous tombe sur la tête comme un coup de massue, dérègle votre raisonnement, votre comportement, bouleverse votre vie d'une façon désordonnée, conduit à des aberrations. C'est une sorte de folie ! 

Tes expressions et mots tombe, coup de massue, dérègle, bouleverse, aberration et folie.

Si tôt dans la journée et déjà à l'apéro

07/12:

"Freedom is just another word for nothing left to lose."


Janis Joplin.

Je me suis empressé de dire à Jo : "faisons attention, Tonax nous avertit, il faut éviter de tomber dans le raz-de-marée chimio-hormono-amouro-chaispasquoiencore" ! Du coup, on est sages comme des images.

Dou you ouante tou transleyte pliz ?
Mais avant ça, chapeau à Flo pour son message de 22:24, il est épatant de finesse et de clarté.