Drame au Palais
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Re: Drame au Palais
La bouteille est vide... Et nous ne voyons toujours rien venir !
Floréane- Habitué du forum ++
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Re: Drame au Palais
PIMBIIIIII !
grumpythedwarf- Habitué du forum ++
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Re: Drame au Palais
Il doit être en train de peaufiner son texte, entre deux petits-déjeuners et une virée chez Juju... accordons-lui le bénéfice du doute
Floréane- Habitué du forum ++
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Re: Drame au Palais
Je suis curieux de lire le résultat.
Je sens qu'on va se marrer, le connaissant.
Je sens qu'on va se marrer, le connaissant.
grumpythedwarf- Habitué du forum ++
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Re: Drame au Palais
J'espère qu'on aura un droit de réponse !!
Floréane- Habitué du forum ++
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Re: Drame au Palais
On le prendra !
Non mais !
Non mais !
grumpythedwarf- Habitué du forum ++
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Re: Drame au Palais
Pas d'angoisse, les zinzins, j'ai fini le premier acte, je vais juste lui donner quelques retouches par-ci par-là.
Ce matin, j'étais à Pamplona para comprar unas pequenas cosas qué no se encontra en Francia, como los bombones torres o las pastelerias Larramendi.
Ce matin, j'étais à Pamplona para comprar unas pequenas cosas qué no se encontra en Francia, como los bombones torres o las pastelerias Larramendi.
Pimbi- Habitué du forum ++
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Re: Drame au Palais
Tu ne penses qu'à bouffer, twa !
grumpythedwarf- Habitué du forum ++
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Re: Drame au Palais
Avec le beau temps qui s'est installé, nous avons improvisé une petite balade récréative.
Pimbi- Habitué du forum ++
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Drame au Palais : Acte I - Scène 1/2
Drame au Palais
Drame en cinq actes d'un auteur anonyme qui fait bien de le rester.
Personnages
– Floréane, princesse du Palais, amante de Pimbi.
– Paprika, sa suivante.
– Médéa, épouse de Louis, roi du Palais.
– Louis, roi du Palais.
– Pimbi, chevalier amant de Floréane.
– Grumpy, dominicain inquisiteur pour la foi.
– Guardian, délateur, intrigant et éminence grise de Grumpy.
– Ondeline, mère supérieure du couvent des Beaujolettes.
On a décidé de modifier la métrique de la désinence –tion qui ne comptera plus qu'une syllabe. En revanche, Louis est en deux, Lou-is. Pour expiation, c’est : expi-ation. De même, les mots en –cieu(x) ne se décomposeront plus en deux syllabes (précieux, ambitieux, glorieux, délicieux, etc.)
Acte 1 – La fuite
Scène 1 : Floréane – Paprika
Les appartements de dame FloréaneScène 1 : Floréane – Paprika
Floréane
Ah, chère Paprika, tu me mets en émoi ! Est-ce vrai, ce qu'on dit ? Que Louis notre roi
A exilé Pimbi par-delà les frontières ?
Qu'il ne reviendra plus ? Qu'il est banni, qu'il erre
De contrée en contrée, traînant sur les chemins
Sa tristesse accablée et son pesant chagrin ?
Paprika
J'en ai la preuve, hélas ! Je le vis hier au soirSeller son destrier, brisé de désespoir,
Et attachant ses yeux aux créneaux de la tour
Où il pensait vous voir, vous son unique amour…
Floréane
Ah, cesse, Paprika, je n'en puis plus, je meurs !J'ai touché aujourd'hui le fond de mon malheur…
Mais pourquoi cet exil ? Qu'a-t-il fait ? Lui, coupable ?
D'aucun de ces forfaits je ne le crois capable,
Et notre roi s'égare à résigner sa foi
A de vils mécréants qui le trompent ; je vois
Déjà dans l'ombre affreuse où ils terrent leurs vices
Le long cheminement de ce duo complice
Qui trame contre nous de sinistres forfaits
Et répandent leur fiel jusque dans le Palais,
Jusqu'au trône sacré où leurs faces de cire
Insultent notre nom et fourvoient notre sire.
Que te dirai-je enfin ! Louis les avantage,
Il leur a résigné à tous deux en partage
Des châteaux, des terrains, des chasses giboyeuses
Où le chevreuil pullule, où des forêts nombreuses
Font pleuvoir dans leur coffre un torrent de ducats.
Et voilà qu'à présent, revêtant l'apparat
De ces nouveaux seigneurs nés de titres ronflants,
Ils prennent le haut ton et s'en vont, importants,
Nous tresser des lauriers pour mieux nous dénoncer
Selon leurs intérêts : ils n'en ont point assez
De traîner dans la boue ceux qui leur font de l'ombre,
Et Pimbi leur en fait : lui seul, dans les décombres
Où l'ont abandonné les sales manigances
De ces vils délateurs, en a percé l'outrance ;
Lui seul a démêlé la trame qu'ils ourdissent,
Les noirs complots vengeurs qui se font en coulisse,
Et la friponnerie qui s'applaudit soudain
D'avoir en quelques mois flétri ce paladin.
Ils ont même poussé la morgue et le dédain
A lui subtiliser tous ses pains aux raisins :
Le pauvre est affamé, il devient famélique
Bientôt on le verra plus maigre qu'un boudique (1)…
Paprika, l'interrompant
Madame, il faut partir : j'entends des bruits dehors, Une garde se forme et je vois le recors (2)
Qui donne sa consigne à tous ses spadassins
De brûler au bûcher… quoi ? Ses pains au raisins !
Floréane
O ciel ! Paprika
Et ce n'est rien : tout son IrouléguyEst amené céans, sacrifice inouï !
Fuyons, n'attendons pas : votre voiture est prête
J'ai pris mes précautions, enrobez votre tête
Dans cet opaque voile où jadis Mère Opale
Parvint à se soustraire au père Getampale,
Qui prétendait sa main et convoitait bien plus,
Pour réjouir, le fripon, son auguste prépuce.
Floréane
Que d'abominations !Paprika
Allons, passez devant,Nous allons emprunter les couloirs attenants.
Ne faites aucun bruit, le cocher est instruit
Du trajet qu'il doit suivre : hâtons-nous, il fait nuit,
La pénombre est toujours un précieux auxiliaire
Des fugitifs ; nous voyagerons à couvert
Et quand l'aube poindra, nous serons déjà loin
Delà les Pyrénées, en pays souletin.
Nous nous arrêterons chez un de mes amis ;
Il se nomme Juju, c'est un pote à Pimbi ;
Sa gargote est souvent de pochetrons remplie
Qui viennent festoyer le soir après minuit.
C'est là que votre amant, délaissant le Palais
Se dérobe aux espions.
Scène 2 : Floréane – Paprika - Guardian
Guardian, surgissant à l'autre extrémité du corridor
Halte-là, s'il vous plaît ! Guardian, surgissant à l'autre extrémité du corridor
A part soi.
Que font ces ombres-là tout au fond du couloir ?
Floréane
Nous sommes perdues !Paprika
C'est Guardian, aucun espoir !Guardian
Que faites-vous ici ? Qu'est-ce que ce complot ? Où alliez-vous ainsi ?
Paprika
Nous fuyons…Guardian, ricanant
C'est trop beau !…Depuis des mois j'attends ce moment délectable
De prouver à Louis tout votre misérable,
Non, ce n'est pas d'hier que je vous soupçonnais
D'ourdir des trahisons, de tramer des forfaits,
D'attenter à un sceptre élu par le Divin
Pour y substituer le pouvoir d'un faquin !
Je vous tiens, par tous les saint du paradis,
Je ne vous lâcherai qu'au pied du pilori
Où vous et votre amant serez fouettés tout nus,
Et puis décapités, et puis après pendus !
Paprika
Abruti ! T'es vraiment le dernier des couillons ! Qu'as-tu dans ta caboche ? – ah, mon Dieu qu'il est con !
Car pour nous pendre, enfin, non il ne convient pas
De couper nos kikis ! Quelle âne, celui-là !
Aussi bête et buté que fourbe et malveillant !
Pendant qu'elle invective ainsi Guardian, elle sort un spray de sa manche
Que veux-tu donc brancher (3), infaillible ignorant,
Sinon des corps sans chef ? Les accrocheras-tu
Par les bras, l'omoplate ou bien le trou du cul ?
Guardian s'étant approché imprudemment, elle lui arrose le visage de son spray
Guardian
Argl !Paprika
Prends ça, vieux grigou, et va au dispensairePour soigner ton faciès d'infâme mercenaire !
C'est un liquide affreux, un corrosif acide
Pire qu'un vitriol, pire qu'un pesticide ;
Une boisson, pourtant, bue par tout un canton
Qui en est tout friand et lui fait des chansons.
Oncques ne vit jamais vin plus abominable
Et sur la peau ses taches sont ineffaçables :
Comme celles qui ont tavelé Gorbatchev,
Ta frimousse au pinard est marquée derechef !
Guardian, désespéré
Comment appelle-t-on ce breuvage maudit ?Paprika
Tu peux trembler, Guardian ! Son nom ? Irouléguy !Guardian s'effondre, saisi d'horreur et pâmé d'effroi.
Echappons-nous, madame, avant que le Grumpy
Alerte le château de ses horribles cris.
Venez, votre carrosse est prêt : vite, montons,
Disons adieu pour l'heure à ce lieu de démons.
Elles montent, le carrosse s'en va au grand galop, tagalop tagalop !
___________________
(1) Boudique, ver de terre dans le patois médocain.
(2) Officier subalterne chargé d'accompagner les huissiers.
(3) Brancher est le vieux mot pour "pendre".
Pimbi- Habitué du forum ++
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Localisation : En transit forcé
Re: Drame au Palais
Aaah ! J'attends la suite avec impatience !
C'est très bien, Pimbi, d'avoir marqué Guardian à l'Iroulémachin !
Toutefois, nous préférons cataclop à tagalop...
ça fait plus vrai et réaliste
C'est très bien, Pimbi, d'avoir marqué Guardian à l'Iroulémachin !
Toutefois, nous préférons cataclop à tagalop...
ça fait plus vrai et réaliste
grumpythedwarf- Habitué du forum ++
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Localisation : Au diable Vauvert
Drame au Palais : Acte I - Scènes 3/4 (fin)
Scène 3 : Grumpy – Guardian –Un petit frère
Changement de décor : la cellule de Grumpy ; celui-ci vient de s'éveiller et pâle, en robe de chambre, regarde à travers la croisée le jour blafard.
Grumpy
Encore un jour qui luit, un jour sinistre et beau ;Un jour qui nous sera, pour nous les doux agneaux
Comme une récompense à nos soins acharnés
De combattre le vice et de l'éliminer ;
De poursuivre l'athée, l'impie, le théocide,
De les enfermer tous dans les cachots humides
Où leur expiation sera un long tourment
De souffrances sans nom, de cruels châtiments.
Ah Dieu ! Tu m'as donné une âme impitoyable !
Je suis ton fer de lance et ton bras implacable !
Je suis celui qui tue, qui fait son sacerdoce
D'avoir pour l'incroyant une haine féroce.
Il s'assied dans un large fauteuil à dos surélevé et semble se plonger au cœur d'une profonde méditation
Depuis un si long temps … combien ? Quarante années !...
Mon saint zèle s'étend aux têtes couronnées ;
Je brandis la bannière de saint Dominique
Dans tout notre royaume, extirpant l'hérétique,
Faisant flamber ici et là d'ardents bûchers
Afin de délivrer les âmes emmanchées
A l'erreur, au mensonge et à tous les sophismes
Que le diable a hélas convaincu d'athéisme !
J'ai bâti des prisons avec pour rédempteur,
Une Bible, un rosaire, évangiles sauveurs,
J'ai traqué sans pitié l'ennemi de la foi,
Le relaps, le rebelle infracteur de la loi
Qui stipule que l'homme au pape doit hommage,
Qu'il doit courber le front et prouver sans ambages
Que son salut dépend du contenu notoire
D'une bulle ou d'un bref, ou bien d'un monitoire ;
Qu'il n'y a point pour lui de paradis possible
En dehors des chemins tracés par notre Bible,
Que d'ignorer Marie, saint Jean, saint Augustin,
Est un crime sans nom digne d'un assassin.
Mais l'Eglise a beau faire et nous, la prélature,
Offrir en holocauste aux saintes écritures
L'incroyant déterré au fond de sa campagne,
Frapper de notre glaive jusque dans la montagne
L'âpre récalcitrant à la bonne parole,
Rien n'y fait : et bientôt nous n'aurons plus d'idoles,
Nous errerons sans fin aux confins des déserts
Nous serons des parias, nous qui étions des pères,
Et nul ne verra plus en nous que vieux débris,
Irascibles vieillards, rocantins décatis,
Et…
Guardian surgit, vacillant, le visage couvert de ses mains
Guardian, toi ici ? Que fais-tu ? Qu'y a-t-il ?
Pourquoi cacher ainsi ton visage sénile ?
Guardian
A moi, mon père, à moi ! Traîtresse Paprika…Grumpy
Paprika ? Que dis-tu ?Guardian
Un démon scélérat !Grumpy
Explique-toi, veux-tu ?...Guardian
Elle a fui…Grumpy
Fui ? Pourquoi ?Guardian
L'amante de Pimbi, Floréane ! Je croisQu'elles ont pris la route en carrosse ; grand dieu !
Faut-il souffrir ainsi un attentat odieux…
Grumpy
Quel attentat ? Raconte-moi toute l'histoire.Guardian s'assied sur un banc, prostré, cachant toujours son visage.
Guardian
Elle avait dans sa manche, ô ciel, cruel déboire…Une fiole, un flacon au sale contenu,
Une substance affreuse, un poison qu'on a vu
Changer en un instant Justin en un zombie…
Grumpy
Justin ?Guardian
Justin Bieber : oui, Justin le Bambi.Il était saoul, il avait gerbé sur la scène
Dans cet état piteux qui confine à l'obscène,
Mais DSK, qui avait viré sa cuti,
Le voulait pour giton : il l'attire, une nuit,
Dans un sordide hôtel de la banlieue paloise,
Et là le déshabille, et d'une main matoise
Le caresse et le palpe : en vain, car le Bieber
Cuvait ses excédents de pinard et de bière.
Mais soudain il avise une trogne lubrique
Qui lui dit : « beau Justin, il faut que je te nique ! »
– Ah non ! s’écrie Justin, je ne jouerai jamais
Ce rôle dévolu aux garçons imparfaits…
– Si tu n’es point docile, il faudra, répond l’autre,
Que je te défigure : ainsi soit tu te vautres
Dans l’effrayant péché qui coûta à Gomorrhe
Le céleste courroux qui y sema la mort,
Soit ton visage d’ange aura pour effigie,
Balafre indélébile, un bleu d’Irouléguy ».
D’abord, le beau Justin se rit de la menace,
Ne croyant pas qu’un vin pût lui bleuir la face ;
Il résiste aux assauts du gros sardanapale,
Le repousse dix fois, l’évite, le remballe ;
Toutefois l’estomac lui remonte : un hoquet,
Puis un autre, un troisième : et soudain un paquet
De vomi tout gluant gicle tout son rogomme
Sur l’antique patron dévaliseur des hommes.
Celui-ci, furibond, brandit un spray malsain,
En asperge Justin d’un liquide inhumain :
Le pauvre jouvenceau pousse un grand cri et tombe
Sur le lit, comme aux pieds du chasseur la palombe.
Depuis lors, sa tête entourée d’une capuche,
Lui qui de la planète était la coqueluche,
Il ne voit plus personne, et il ne chante plus.
C’est ainsi que Justin, pour n’avoir pas voulu
Assouvir les instincts d’un violeur infamant,
A dû, quelle misère ! enterrer son talent.
Grumpy
Que veux-tu dire ? Toi aussi…Guardian
L’Irouléguy…Guardian ôte ses mains de devant ses yeux.
Grumpy
Abominable marque, empreinte ineffaçable ! Celle qui t’a fait ça est la fille du diable.
Je n’aurai de repos que je ne l’aie liée
Au poteau de torture où sa faute expiée,
Elle rendra son âme à son suppôt d’enfer,
Satan ou Belzébuth, Léviathan, Lucifer !
Il examine le visage débiffé de Guardian
Te voilà bien marri…
Guardian
Sans doute…Grumpy
Et ta laideur N’en est que plus accrue : mon Dieu, que tu fais peur…
Guardian, à part soi
Montrerait-il enfin une âme charitable ?Grumpy
Hier hideux, aujourd’hui tu es épouvantable…Guardian, à part soi
Je me disais aussi…Grumpy
Va, rejoins tes quartiers.Guardian
Son cœur est un scorpion qui marche à cloche-pied…Guardian s’en va, Grumpy s’assied à un bureau, écrit quelque chose sur une feuille de papier, la plie et sonne d’une clochette.
Un petit frère
Vous m’avez demandé ?Grumpy
Oui, porte cette lettreAu Palais : tu sais à qui tu dois la remettre.
Scène 4 : Grumpy –Louis –Médéa
La salle du trône : Louis est assis, revêtu des attributs de sa dignité, sceptre dans la main droite, et coiffé de la couronne royale. A ses côtés, la Reine, assise elle aussi, sur une chaise à haut dossier et lit.Médéa, interrompant sa lecture
Sire, mon époux ?Louis
Ma mie ?Médéa
Quand viendra-t-il donc ?Louis
Le temps qu’il faut pour achever ses oraisons.Médéa
Et vous avez voulu que je fusse céansPour… témoigner ? Est-ce que c’est si important ?
Louis
Il en va de l’honneur d’un homme inexorableQui combat le péché d’une poigne intraitable.
Médéa
De cet homme, doux sire, en qui votre confianceSe jette imprudemment sans la moindre prudence.
Louis
Cet homme est un dévot, il subjugue les âmes.Médéa
La dévotion étroite échappe-t-elle au blâme ?Louis
Chez un si grand ministre, elle est une vertu.Médéa
Une vertu féroce est toujours superflue !Louis
Voudriez-vous, ma Reine, nous faire le procèsD’un prélat qui partout inspire le respect ?
Médéa
Non point, mon bien-aimé, mais il me prend parfoisDes humeurs de remettre en cause cette foi
Qui ne sait que sévir et froncer les sourcils
A tous les agrément qui font aimer la vie.
Louis
Qu’est-ce à dire ?Médéa
Que votre Grumpy est bien promptA juger nos plaisirs, comme un suprême affront
A son dieu de vengeance et de mort qui s’aigrit
Quand on prend du bon temps et qu'on chante et qu'on rit.
Il ne fait pas bien bon, et pour beaucoup de causes,
De souffrir qu’un surplis, au nom d’un dieu morose,
Voue à tous les enfers ceux qui, à son rebours,
Sont d’avis qu’un vrai dieu doit être un dieu d’amour
Et non un fou furieux tout altéré de haine
Qui insulte sans cesse à nos calembredaines !
C’est pourquoi, mon doux sire…
Louis
On vient, je crois, c’est lui.Domptez votre courroux, soyez-moi un appui.
A Grumpy
Mon père, une visite aussi matutinale
N’est certes pas fortuite, encore moins banale :
Quel en est la raison ?
Grumpy
Je suis au désespoirDe m’acquitter ici d’un bien triste devoir :
Princesse Floréane est partie cette nuit.
Louis, surpris
Partie ? Grand Dieu, comment, qu’est-ce à dire ?Grumpy
Elle a fui.Son carrosse était prêt : l’ignoble Paprika
Lui a servi de guide en dirigeant ses pas.
Elles s’en sont allées, nous ne savons pas où…
Mais nous savons dès lors qu’on ourdit contre vous
De noirs desseins visant à lézarder le trône,
Et que l’instigateur est ce maudit béjaune,
Ce Pimbi qui d’un tour de malice inouï
Subjugua Floréane au cœur de son déduit
Pour l’arracher des mains de son auguste père
Qui la pleure aujourd’hui, ô larmes de misère !
- Là j’eusse été heureux de faire rimer « père »
Avec un mot sonnant, comme coléoptère,
Mais j’y ai renoncé, instruit par nos savants
Que scarabée, clairon, coccinelle ou crocran,
Ne se montre au grand jour que vers le mois d’avril,
Quand la fauvette chante et que l’araignée file –
Médéa
Qu’est-ce que ce… crocran ? Quel insecte est-ce là ?Grumpy
Ce n’est pas un insecte, et il n’existe pas :C’est un terme inventé pour assortir la rime,
Faire du remplissage, une bourre sublime
Qui masque tout le sec de mon galimatias
Et lui substituant des mots de ratafia.
Médéa
De ratafia ! Çà non plus ne signifie rien.Grumpy
Je confesse en effet que ratafia est bienUne cheville, un à peu près de rimailleur.
Louis
Il suffit, taisez-vous ! Allez rimer ailleurs ! Quoi ! Tandis qu’un royaume est outré de périls,
Que des malavisés aiguisent leurs profils,
Vous nous assassinez de vos vers insipides
Vous faites l’arlequin en dégoisant à vide !
Jamais je n’aurais cru, si on ne l’avait dit,
Qu’un prêtre inquisiteur fourrât un bel-esprit.
On est fort étonné de ces métamorphoses,
On se demande où niche une telle psychose :
Répondez, je vous prie !
Grumpy
C’est que, sire, il m’a pritDe mêler au pasteur l’agrément d’un dandy :
Dedans le corridor où mes lourdes sandales
Glissaient si pesamment sur les humides dalles,
J’entendis tout à coup une voix mélodieuse
Qui déclamait des vers d’une façon pompeuse,
Et ces vers étaient miens : avant d’être prélat,
Je me suis barbouillé de tant de charabia
Que le fier sentiment d’être un jour un poète
L’a d’abord emporté, par un engouement bête,
Sur le grave devoir de redresser les âmes,
De brûler l’hérésie sur des bûchers en flammes.
J’ai cru de bonne foi accéder au Parnasse
Où tant de grands talents s’étaient fait une place
Et brillaient au zénith d’un fabuleux génie.
Je crus les égaler, ô coupable ineptie !
Je me suis assagi, depuis, mais il me gratte
D’avoir encor parfois des bouffées qui m’épatent :
Aussi bien le discours que je vous ai tenu
N’est-il qu’un réchauffé d’une ère révolue.
Louis
Alors, refroidis-le, ton réchauffé, Grumpy :Nous avons à traiter un cas de vilénie,
Non à nous extasier sur le trip de ta muse.
Ces fariboles-là un instant nous amusent,
Mais l’excès, je l’affirme, est un vilain défaut.
Grumpy
Je me le tiendrai pour dit, sire, mot à mot.Louis
Or, reprenons le cours de nos états des lieux :Flo est partie ? Très bien. Avec Pimbi, ce gueux,
Cet écrivain de paille, obscur fesse-cahier
Qui n’est pas même un scribe, à peine un écolier !
Nous sommes affligés, cette fuite nous fâche ;
Il n’est rien de plus laid, il n’est rien de plus lâche
Que d’enlever ainsi une noble princesse !
Et surtout celle-là, dont les splendides fesses
D’amants sans nombre ont aiguisé l’ardente flamme !
Pimbi est bien baroque à croire que sa dame
Sera pour lui un gage de fidélité.
Tant de galants d’un soir qu’à l’aube elle a plantés…
Sa jeunesse l’aveugle, il vit sur un nuage,
Il ne voit que l’azur, sans prévenir l’orage
Qui point obscurément à l’horizon ; et si…
Médéa
Sire, votre verdict !Louis
Je décide ceci :Que cinquante soldats, groupés en bataillon,
Parcourent le royaume et en large et en long ;
Du bourg le plus peuplé au plus petit village,
Que l’on fouille partout, jusqu’aux moindres parages :
Maisons, châteaux, moulins, mais aussi les forêts,
Les plaines et les champs, tous les recoins secrets
Qui peuvent abriter ce couple condamnable,
Ce couple que dès lors je voue à tous les diables !
Pour ne rien négliger, à Guardian je confie
De me transmettre à moi, par le biais de Grumpy,
Des rapport réguliers. Greffier, notez la date
De ce jour : le royaume est en… Vigipirate.
Les autres, en chœur
Horreur, malheur !Louis, se levant et brandissant solennellement son sceptre
Il faudra bien que mon courrouxFasse ces deux sujets tomber à mes genoux
Et venir, repentants et contrits, à mes pieds
Ma grâce et mon pardon humblement supplier.
Alors, peut-être enfin, dans ma mansuétude,
Une retraite austère assortie d’une étude
Des saintes et des saints, des épîtres de Paul,
Soustraira pour jamais dame Flo au guignol
Qui se piqua un jour de réclamer sa main
Et pour venir à bout de ses tristes desseins,
L’enleva, fraiche et pure, au milieu du Palais
Pour aller bambocher en pays béarnais.
FIN DU PREMIER ACTE
Pimbi- Habitué du forum ++
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Re: Drame au Palais
Bon, j'me le sauvegarderai et je le mettrai en epub pour le lire à la Louix XVI.
Ce serait désolant, voire sacrilège, de lire ça "à la va-vite" entre deux posts.
Ce serait désolant, voire sacrilège, de lire ça "à la va-vite" entre deux posts.
Guardian- Admin
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Re: Drame au Palais
Voici donc un talent à faire pâlir Justin
Se demander comment écrire un tel festin
Se demander comment écrire un tel festin
grumpythedwarf- Habitué du forum ++
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Re: Drame au Palais
Je l'ai lu en entier, en prenant tout mon temps
Sans un instant d'ennui, sans même un baillement !
C'est mieux que du Racine ! Ce texte est épatant
Et valait bien la peine d'être attendu longtemps
Sans un instant d'ennui, sans même un baillement !
C'est mieux que du Racine ! Ce texte est épatant
Et valait bien la peine d'être attendu longtemps
Floréane- Habitué du forum ++
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Re: Drame au Palais
Bieber ?
Galiboron- Habitué du forum +
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Re: Drame au Palais
Vous oubliâtes, barde, la dame Boutin
Qui commande Grumpy, ce papinet lutin
Et je ne sais comment poursuivre de ma haine
Ces scélérats, lors qu'à ne pas rire je peine.
Qui commande Grumpy, ce papinet lutin
Et je ne sais comment poursuivre de ma haine
Ces scélérats, lors qu'à ne pas rire je peine.
Medea- Habitué du forum +
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Re: Drame au Palais
"What" else ? un chtit café ?Galiboron a écrit:Bieber ?
Medea- Habitué du forum +
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Localisation : Koutaïs
Re: Drame au Palais
Néanmoins j'aimerais, poète, souligner
Que le guardianichet est héros avéré
Douairière serai et un jour nous irons
Lui et moi nous gorger d'huîtres d'Olloronts
(d'u-hîtres ou d'8tr???
sinon on peut remplacer PAR :
"Ensemble manger du chocolat d'Holléron")
Que le guardianichet est héros avéré
Douairière serai et un jour nous irons
Lui et moi nous gorger d'huîtres d'Olloronts
(d'u-hîtres ou d'8tr???
sinon on peut remplacer PAR :
"Ensemble manger du chocolat d'Holléron")
Medea- Habitué du forum +
- Messages : 17634
Date d'inscription : 01/10/2012
Localisation : Koutaïs
Re: Drame au Palais
Les huîtres réservent parfois quelques surprises...
Floréane- Habitué du forum ++
- Messages : 51504
Date d'inscription : 27/11/2012
Localisation : plein sud
Re: Drame au Palais
A mon avis, ces bestioles ne viennent pas d'Ollorontz. Ce sont des mollusques Ecossés ?
Medea- Habitué du forum +
- Messages : 17634
Date d'inscription : 01/10/2012
Localisation : Koutaïs
Re: Drame au Palais
On finira bien par trouver du cheval dans les 8tres d'oh Luron...
grumpythedwarf- Habitué du forum ++
- Messages : 34157
Date d'inscription : 03/10/2012
Localisation : Au diable Vauvert
Re: Drame au Palais
Ou pire ! un âne !
Medea- Habitué du forum +
- Messages : 17634
Date d'inscription : 01/10/2012
Localisation : Koutaïs
Re: Drame au Palais
Où l'on verra bientôt mame Boutin s'allier imprudemment à Grumpy et en essuyer les plâtres, le Grumpy ayant une propension à jouer les damerets même avec une dévote.
Mais avant ça, il faut absolument faire une scène de beuverie chez Juju. Je m'y emploie.
Mais avant ça, il faut absolument faire une scène de beuverie chez Juju. Je m'y emploie.
Pimbi- Habitué du forum ++
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Date d'inscription : 27/09/2012
Localisation : En transit forcé
Re: Drame au Palais
(ça me fait un peu penser au "temps des secrets" de Pagnol, mais ne ménageons pas l'absitnhe afin de laisser le génie créateur s'exprimer)
Medea- Habitué du forum +
- Messages : 17634
Date d'inscription : 01/10/2012
Localisation : Koutaïs
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