La citation du jour (bis)

Tu dis que '' tu as pété un câble '' ? ...ça veut dire quoi ? ....tu as pris une tronçonneuse et tu as essayé de rejouer '' Massacre à la tronçonneuse '' ? ....
Non, blague à part , je pense que ceux qui s'enfuient lorsque lorsque '' ça va mal '', ne sont pas de véritables amis. Seul ceux qui restent peuvent être considérés comme des amis. Mais c'est très rare.
Ensuite, je suis d'accord sur le fait qu'une amitié s'entretient.
Mais de nos jours tout est devenu très difficile sur le plan matériel et la plupart des gens préfèrent être entourés d'amis agréables et avec qui ils peuvent passer de bons moments. La nécessité de '' s'en sortir '', de '' gagner sa vie '', les difficultés nombreuses ....tout ça '' fait que '', même avec ses propres parents on dévient trés dur aussi !
C'est la réalité de notre société.

Non, non, pas de tronçonneuse, heureusement !
J'ai fait une méga dépression et j'ai perdu la raison, passant par des phases de désespoir intense, puis par des moments de grande exaltation où je faisais tout ce qui me passait par la tête. Je me suis acheté deux vieilles voitures, ce qui m'en faisait trois, je partais marcher ou rouler, des nuits entières, passais des heures à fouiller les décombres dans les ruines de ma maison ou à sillonner les routes en récoltant des encombrants, tenais des raisonnements qui semblaient totalement illogiques et pour moi étaient au contraire d'une logique imparable, sautais du coq à l'âne à une vitesse prodigieuse... Tout cela était accentué par le fait que je ne dormais quasiment plus, m'alimentais à peine (j'étais devenue squelettique), buvais des litres de café...
Le pire, c'est que dans ces phases, que l'on appelle maniaques j'étais dans un état de bien être indicible. Hyper créative et imaginative. Hyper conviviale aussi. Je trainais la nuit vers la gare de Caen et passais des heures à discuter avec des SDF, des dealers et des prostituées. Pour autant, je ne me droguais pas ni ne buvais. J'errais par les rue sombres, légère et sans crainte avec un profond sentiment de liberté et d'euphorie.
Je comprends parfaitement qu'à cette époque mes amis se soient détournés de moi. Par contre, après mon hospitalisation et la prise de médicaments, tout est revenu à la normale. Mais le mal était fait !
Je ne regrette absolument pas cette expérience puissante, extrêmement riche et exaltante. J'y ai énormément gagné. Ma vision de la nature humaine n'est plus la même et je me sens infiniment proche des gens qui ont un grain de folie !
J'y ai perdu des tas de certitudes et cela m'a considérablement ouvert l'esprit.

Je comprends que tu ne regrettes pas cette expérience, même si les circonstances qui t'ont amenée à la vivre sont dramatiques. Au fond, tu as goûté à une espèce de liberté que tu n'aurais peut-être jamais connue.

Qu'est-ce (ou qui) qui t'a décidée à te soigner ?

Je pense que cette expérience n'a fait qu'accentuer à l'extrême, ma personnalité. Elle m'a débarrassée de tout sentiment de contrainte, d'appréhension et m'a fait vivre intensément le moindre détail.
Le problème c'est qu'il est tout simplement impossible de vivre ainsi dans notre société.
Si tu as lu "Vendredi ou les limbes du Pacifique" de Tournier, et bien, j'étais devenue Vendredi !
J'étais bien trop imprévisible pour mes proches que je déstabilisais complètement. Mon fils et ma mère l'ont très mal vécu et je me suis "soignée" pour eux, en fait.
La prise de médicament m'a totalement coupé les ailes dans un premier temps. J'étais devenue d'une normalité apathique consternante d'ennui qui rassurait les autres ! Depuis que ma dose de neuroleptiques a été considérablement réduite, je me suis retrouvée mais dans les limites de l'acceptable. Mon fils m'a beaucoup boostée pour me sortir de ma léthargie et je lui en suis très reconnaissante.
Je paierais cher pour ne plus du tout prendre ces saloperies sans pour autant basculer !

Pourquoi parler de saloperies alors que ces médicaments te permettent de mener une vie normale ?

Je comprends mal cette tendance qu'ont beaucoup de gens à qualifier de saloperies ce qui les soigne

Heureusement que ça existe, non ?

La saloperie, ce sont les effets indésirables et les risques énormes que cela te fait prendre quant à ta santé !

Et le tabac alors ? Il ne fait pas prendre de risques tu crois ? Et sans aucun bénéfice qui plus est !

Le problème du tabac n'est certes pas négligeable, mais il est tellement difficile de se sevrer que ce n'est pas la même chose.
J'avais posté la liste des effets indésirables du neuroleptique que je prends. C'est effrayant !

Il ne faut pas faire trop attention à cela car afin d'éviter les procès les laboratoires mentionnent tous les effets indésirables possibles. En réalité il n'y a peut-être qu'un ou deux effets indésirables réels et réellement embêtants. A voir bien sûr mais le seul dont tu nous parles c'est la prise de poids.

La liste des effets indésirables fréquents, de type AVC, est tout de même fort inquiétante !

21/07:

"Dieu est une plaquette de frein métaphysique plus ou moins serrée selon les époques."


Philippe Val.

gingembre a écrit:La liste des effets indésirables fréquents, de type AVC, est tout de même fort inquiétante !

Il suffit qu'un seul pépin se soit produit sous traitement -même si celui n'est pas responsable dudit pépin- pour qu'il figure sur la liste.
En général, les effets indésirables sont classés par fréquence.
Je suppose que tu sais que le tabac aussi cause des AVC... Mais comme tous les fumeurs, dont je suis hélas, on se dit que ça n'arrive qu'aux autres

grumpythedwarf a écrit:21/07:

"Dieu est une plaquette de frein métaphysique plus ou moins serrée selon les époques."


Philippe Val.

L'ennui est qu'elle ne s'use pas, celle-là !

gingembre a écrit:La liste des effets indésirables fréquents, de type AVC, est tout de même fort inquiétante !

Ne t'inquiète pas pour cela. C'est hyper difficile pour un laboratoire d'obtenir un agrément pour un médicament, si les risques étaient réels le médicament ne serait pas disponible.

C'est absolument faux.

Il y a sur le marché des médicaments qui présentent des risques sérieux mais dont le bénéfice attendu contrebalance les effets indésirables. Ils ne sont administrés qu'à des patients dûment informés et sous surveillance médicale.
En général, ces produits ne sont disponibles qu'en milieu hospitalier mais ce n'est pas toujours le cas, comme pour la morphine par exemple.

Ah ben oui mais en milieu hospitalier et avec information.

Il y a aussi les nouveaux traitements à l'essai dans le cadre de la lutte contre le cancer.

Un incendie et l'amitié vole en éclat ? Quelle dérision... Les parents de mes filleules ont eu aussi leur incendie, et ça n'a fait qu'affermir nos liens en actionnant les ressorts de l'aide nécessaire pour leur séjour provisoire prévu par les assurances et la réintégration de leur maison une fois les réparations effectuées. C'est à cette époque que nous nous sommes sentis unis par une solidarité et une affection indéfectibles. Je ne vois pas la notion d'amitié sous un autre étendard.

Tonax a écrit:Ah ben oui mais en milieu hospitalier et avec information.

Logiquement, tous les médicaments délivrés, y compris hors hopital, devraient faire l'objet d'une information de la part du médecin.Ce n'est pas toujours le cas.En outre, bien souvent, les patients ne lisent pas les notices...

Tonax a écrit:Il y a aussi les nouveaux traitements à l'essai dans le cadre de la lutte contre le cancer.

Ce sont des protocoles très particuliers, très encadrés et qui ne peuvent être mis en place qu'avec l'accord écrit du patient.

TOUS les médicaments ont des effets secondaires.
De là à en prendre le moins possible...
En Belgique, il y a une surconsommation des antalgiques.
Au moindre mal de tête, hop ! Un cachet !
Comme j'ai des douleurs chroniques et permanentes, mon médecin m'a conseillé de ne jamais dépasser les 3gr de paracétamol. Très mauvais pour les reins.
Je me souviens de mon opération; quand on arrête la morphine, on passe un sale quart d'heure...

Je n'ai absolument pas la moindre idée quant à l'utilité de mes médicaments à l'heure actuelle, et mon médecin non plus ! Comme aucun diagnostic n'a été posé à l'époque, il est difficile de savoir si tout est rentré dans l'ordre ou si cela peut recommencer ! Comme dit ma toubib, ce n'est qu'en se sevrant que l'on pourrait le savoir !
Je pense prendre rendez vous avec le psy de l'hôpital psy où j'ai été hospitalisée, pour savoir ce qu'il en pense.
Cela fait quand même 12 ans que je prends ces médicaments. C'est énorme !

Donc ton médecin te prescrit des médicaments sans en voir l'utilité ? Ce n'est pas sérieux ça !

Personnellement, je prends, à vie, depuis un an et à vie (grâce au tabac...) deux médicaments. Ca ne me plaît pas mais je refuse de me faire opérer donc... Mais au moins je connais leur utilité !

Pourquoi ne tentes-tu pas un jour sur deux sans ? Si ça ne va pas, tu les reprends : au moins tu seras fixée quand à la nécessité d'en prendre.

grumpythedwarf a écrit:TOUS les médicaments ont des effets secondaires.
De là à en prendre le moins possible...

Je ne crois pas que le problème soit dans la quantité : il faut prendre ce qui est nécessaire, ni plus ni moins, quitte à tâtonner au début pour le dosage.

grumpythedwarf a écrit:Comme j'ai des douleurs chroniques et permanentes, mon médecin m'a conseillé de ne jamais dépasser les 3gr de paracétamol. Très mauvais pour les reins.

Il existe des produits codéinés (sur ordonnance) assez efficaces mais je ne pense pas qu'on puisse les prendre au long cours (la codéine est un dérivé de l'opium...)

grumpythedwarf a écrit:Je me souviens de mon opération; quand on arrête la morphine, on passe un sale quart d'heure...

Tout dépend du dosage et de la durée pendant laquelle on en a reçu.

On a prescrit de la morphine à mon fils pour des douleurs dentaires : il y a 14 gélules dans la boîte. Associée à la codéine, ça flingue sans problème ce genre de douleur... en attendant le dentiste. Mais pas question de conduire ni de poursuivre "à la sauvage" ce genre de traitement. Il doit rester 10 gélules dans la boîte : le traitement a été trop court pour qu'il y ait un manque quelconque quand on l'arrête.

Floréane a écrit:Donc ton médecin te prescrit des médicaments sans en voir l'utilité ? Ce n'est pas sérieux ça !

Personnellement, je prends, à vie, depuis un an et à vie (grâce au tabac...) deux médicaments. Ca ne me plaît pas mais je refuse de me faire opérer donc... Mais au moins je connais leur utilité !

Pourquoi ne tentes-tu pas un jour sur deux sans ? Si ça ne va pas, tu les reprends : au moins tu seras fixée quand à la nécessité d'en prendre.

Les généralistes sont ignares en matière de traitement psychiatrique. La mienne, le reconnaît volontiers.
Comme je n'ai absolument pas envie ni besoin de recommencer une thérapie, je ne suis pas retournée chez le psy.
Par contre, il y a quelques années, j'ai arrêté d'un coup le traitement toute seule, et sans prendre les précautions d'usage ! Du grand n'importe quoi !
Je ne ressens aucune anormalité à mon comportement, ce sont les autres que cela dérange !
Je pense que si j'arrêtais à nouveau, je courrais fort le risque de me faire aussitôt renier par ma mère !

Moi, je ne déprime pas, et je suis pourtant parfaitement conscient de mon anormalité.
Coin, coin, arf, miaou !

gingembre a écrit:

Les généralistes sont ignares en matière de traitement psychiatrique. La mienne, le reconnaît volontiers.
Comme je n'ai absolument pas envie ni besoin de recommencer une thérapie, je ne suis pas retournée chez le psy.

N'empêche : tu dis toi-même que ton traitement est potentiellement dangereux, que ni toi ni ton toubib n'en voyez l'utilité, et tu le prends quand même... J'avoue que je ne comprends pas.
Ca te rassure d'avaler ça (ce qui serait déjà un bienfait) ?