d'Oscar Wilde

par Floréane Dim 25 Jan 2015 - 20:46

"Il n'y a que deux tragédies dans la vie : l'une est de ne pas avoir ce que l'on désire ; l'autre est de l'obtenir."

Comment, à votre avis, comprendre cette "malédiction" qui voudrait que tout souhait, réalisé ou non, conduise à l'insatisfaction, voire au drame ?

par Galiboron Lun 26 Jan 2015 - 10:43

l'espérance est un sentiment plus fort que la satisfaction

par Floréane Lun 26 Jan 2015 - 14:16

Certes. Mais espérer sans jamais rien obtenir, c'est lassant et l'enthousiasme s'émousse, à force !

par grumpythedwarf Lun 26 Jan 2015 - 14:31

Je la vois comme l'archétype de l'insatisfaction permanente qui agite l'homme, peut-être sa recherche d'absolu (toujours vouée à l'échec); et aussi comme une leçon incitant à se contenter ce qu'on possède.
Ce que les bouddhistes appellent la "suppression du désir", ou les stoïciens l'ataraxie.
Ou plutôt une paraphrase de son antithèse...

par Floréane Lun 26 Jan 2015 - 14:38

Supprimer le désir c'est aussi supprimer un des moteurs de la vie. Sans vouloir toujours plus, l'impossible ou l'absolu, un minimum de désir, plus terre-à-terre certes, me paraît indispensable à un bon équilibre. Et chercher à réaliser ce qu'on souhaite et espère est plutôt motivant. Tant pis si, au final, on est déçu.

par grumpythedwarf Lun 26 Jan 2015 - 14:42

Comme toujours, il existe un fossé entre la théorie et la pratique.
La théorie peut énoncer un absolu que la pratique n'atteindra jamais.
(enfin, faut demander aux mystiques...)

par alain Lun 26 Jan 2015 - 14:45

Floréane a écrit:"Il n'y a que deux tragédies dans la vie : l'une est de ne pas avoir ce que l'on désire ; l'autre est de l'obtenir."

Il n'y a pas grand chose à dire puisque, tel que c'est posé, la vie ne peut pas être autre chose qu'une tragédie.
Une remarque tout de même: Oscar ne parle ici que de possessions: je prends, et quand j'ai pris je me retrouve frustré de ne plus avoir rien à prendre.
Mais je pense que la vie c'est aussi, et surtout, donner.

Je soupçonne les personnes qui se lamentent sans cesse sur le thème de la tragédie...d'être en fait de grands nombrilistes: mon nombril - et tout ce qui tourne autour - n'est point éternel...quelle tragédie !

par Floréane Lun 26 Jan 2015 - 14:47

Bien sûr mais on peut tendre vers une certaine sérénité et se débarrasser de désir inutiles juste bons à épater la galerie (une belle maison, une grosse bagnole) ou à flatter l'ego (être le premier ou le meilleur dans tel ou tel domaine, battre des records). On peut aussi désirer pour d'autres une vie meilleure et aider à ce que ça arrive.

par Floréane Lun 26 Jan 2015 - 14:50

alain a écrit:
Floréane a écrit:"Il n'y a que deux tragédies dans la vie : l'une est de ne pas avoir ce que l'on désire ; l'autre est de l'obtenir."

Il n'y a pas grand chose à dire puisque, tel que c'est posé, la vie ne peut pas être autre chose qu'une tragédie.
Une remarque tout de même: Oscar ne parle ici que de possessions: je prends, et quand j'ai pris je me retrouve frustré de ne plus avoir rien à prendre.
Mais je pense que la vie c'est aussi, et surtout, donner.

Je soupçonne les personnes qui se lamentent sans cesse sur le thème de la tragédie...d'être en fait de grands nombrilistes: mon nombril - et tout ce qui tourne autour - n'est point éternel...quelle tragédie !

On n'est pas du tout obligé de souscrire à cette idée et on peut même la démonter, voire prétendre le contraire Wink

Ceci dit, je suis assez de ton avis "je pense que la vie c'est aussi, et surtout, donner."

par grumpythedwarf Lun 26 Jan 2015 - 14:52

Désirer pour d'autres, c'est de la philantropie ou de l'empathie.

par Floréane Lun 26 Jan 2015 - 15:01

Qu'est-ce que ça a de blâmable ? Qui n'a pas désiré -le cas échéant et dans la mesure du possible, agi pour- une belle vie pour ses enfants, une meilleure santé pour un ami, une solution au problème d'un proche ?

par grumpythedwarf Lun 26 Jan 2015 - 15:02

Ben rien. C'est même tout à fait louable; mais pas donné à tout le monde.

par Floréane Lun 26 Jan 2015 - 15:21

Je suis un peu comme ça : je supporte mal de voir quelqu'un que j'aime dans la panade alors si je peux donner un coup de main... C'est comme ça que je me suis retrouvée à héberger ma soeur pendant plus d'un an alors qu'elle était venue pour 3 semaines de vacances sans me prévenir qu'elle comptait rester parce qu'elle avait largué son boulot et son appart' ! Rolling Eyes

par grumpythedwarf Lun 26 Jan 2015 - 15:29

Tu me fais penser à ma femme: une victime née !
Mais cela vaut mieux que l'indifférence !

par Floréane Lun 26 Jan 2015 - 15:33

Victime non : j'aurais pu lui dire de s'en aller tout de suite et elle l'aurait fait mais je pensais que ça serait très provisoire...
Et puis il n'y avait pas que des inconvénients (le principal étant que ma soeur était capable de vider un frigo en quelques heures...) : elle s'occupait de mon chien et c'est une fée du ménage. Mais bon, la cohabitation a tout de même été houleuse.

par Cérébralus Jeu 9 Avr 2015 - 16:55

Peut-être parce que la chose convoitée n'est qu'une représentation de ce qui est réellement désiré ? D'où l'insatisfaction. Au travers d'un désir se manifeste souvent autre chose, de moins conscientisé. Cette quête n'aurait de fin que si le véritable souhait que l'on a en soi est satisfait ? J'sais pas.

par Floréane Jeu 9 Avr 2015 - 17:04

La chose (ou l'être) convoitée est souvent parée de vertus (voire de pouvoirs) qu'on brûle d'obtenir avec elle et dont on se rend compte, quand on la possède, qu'elle n'a rien de tout ça. Comme si on n'avait, au final, qu'une coquille vide.

par grumpythedwarf Jeu 9 Avr 2015 - 17:49

Euh, c'est ce qui se passe dans les chaumières chaque jour, ça...

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